Les deux adolescents jugés pour l’incendie criminel d’un autobus dans lequel une jeune femme avait été gravement brûlée en octobre dernier à Marseille ont été condamnés vendredi chacun à huit ans de prison par le tribunal pour enfants de la ville.
Le parquet avait requis deux peines de douze ans. Bénéficiant de l’excuse de minorité, ils encouraient une peine maximale de quinze ans de réclusion.
L’avocat du plus jeune prévenu, Cédric, s’est dit "partisan d’un appel". "Huit ans pour un enfant qui n’en a pas encore 16 c’est énorme. Le choix du tribunal a été un choix répressif et très sévère", a dit Me Philippe Vouland à la sortie du tribunal.
A l’annonce du jugement, prononcé après un délibéré de 3h30, Cédric, qui fêtera ses 16 ans en novembre, s’est écrié : "Pourquoi moi?".
"Je ne sais pas quand il redeviendra lui-même. Il est ailleurs, il est différent, il est inatteignable", a expliqué son défenseur.
La mère de l’un des adolescents s’est évanouie en entendant la peine de son fils. Elle a été prise en charge par les pompiers.
"C’est beaucoup trop! Cela veut dire que les autres vont prendre le double", a déclaré l’un de leurs amis à sa sortie du tribunal.
Six autres prévenus comparaîtront du 3 au 7 décembre devant la cour d’assises des mineurs des Bouches-du-Rhône et encourent une peine de 30 ans de prison.
UNE SANCTION "RÉFÉRENCE"
La principale victime, Mama Galledou, une étudiante de 27 ans qui a témoigné au procès jeudi en visioconférence, a été brûlée sur 62% de la surface du corps.
"On souhaite que cela puisse l’aider à se reconstruire", a déclaré sa mère, Yayé Satou Galledou, après le jugement.
"Nous avons toujours eu confiance dans la justice. Nous attendions la vérité mais nous ne l’avons pas obtenue", a expliqué le père de la victime, Bocar Sally Galledou.
Pour Me Alain Molla, leur avocat, "cette sanction servira de référence à la cour d’assises qui doit malheureusement rouvrir ce débat douloureux pour Mama et sa famille".
Après l’annonce du jugement, l’avocat a appelé la jeune femme par téléphone. "Elle est soulagée. Elle ne regrette pas d’être venue. Ce n’était pas un acte destructeur mais au contraire un acte fondateur", a-t-il expliqué à la presse. "Elle ne veut pas être un symbole, ni l’instrument d’une politique pénale répressive", a-t-il souligné.
Avant le délibéré, le président du tribunal a demandé aux adolescents s’ils avaient quelque chose à déclarer. Tous deux ont réitéré leurs regrets et leur honte et réaffirmé qu’ils n’avaient pas eu l’intention de faire de victime.
et voila le travail vous avez d'autre questions????